Nycéphore Emery
i'm an enhanced being
i live for the power i create
dark remembrance
dark
remembrance
“C'était comme si cette bulle était consciente du caractère éphémère de son existence et qu'elle interprétait pour le monde les innombrables rêves et légendes qui habitaient ses souvenirs.” @ Liu Cixin
Splendeur d’été en bord de seine.
Le Paris qu’il connaissait si bien tentait de s’endormir alors que le ciel commençait à pleurer. Ces larmes fendaient l’air comme des lames sur son âme et pourtant il paraissait imperturbable. Les yeux à leurs tours humides, plongés dans ce fleuve qui bardait la capitale. Les cliquetis des vagues légères contre la roche et les berges berçaient son myocarde endolori par tant de souvenirs. Des larmes au bord des lèvres, pendant que son cœur rouillé de tant d’ecchymoses battait, tambourinait contre sa poitrine. À une vitesse plus ou moins folle. Comme s’il voulait sortir. S’exposer à la face du monde. Parler. S’emporter et déclamer tout ce qu’il a pendant si longtemps gardé enfoui derrière ces pansements qu’on lui avait imposés naguère. Esprit frivole qui se laissait hypnotisé par le son de l’eau, comme une comptine qu'il connaissait déjà bien trop. Il ne pouvait plus dormir depuis plusieurs jours. Prisonnier de démon du passé et d’image d’un autre monde. Comme si tout semblait indiquer qu’il n’était plus totalement maître de lui-même. Plus complètement. Et pourtant sous les feux de sa ville de lumière, il semblait resplendir. Comme si le temps et les affres ne l’avaient pas touché. Comme s’il n’avait pas seulement été béni de la Mère, mais aussi de l’ensemble de l’univers. Âme touchée de la grâce, quand son esprit torturé et tortueux ne faisait qu’expier et exsuder chaque jour des cendreS d’un passé qu’il voulait oublier.
Flamme au bout d’une mèche d’acide borique, il avait toujours détester cette date. Pourtant, comme chaque chose elle n’était reliée qu’aux souvenirs que l’on en avait. Il savait qu’il était en mesure de créer sa propre réalité, son propre monde. Qu’il était l’actionnaire principal de son vécu, de ses émotions, de son ressenti. Et pourtant… Durant ces vingt-quatre heures, il n’était pas plus qu’un gamin, apeuré, retranché dans un souvenir dont il ne pouvait plus se tirer. Dissociation de l’esprit, salvateur pour certain, prison dorée pour tous. Ses larmes brouillaient sa vue, pendant qu’il se donnait l’impression d’être un oiseau en cage, observant la vie comme simple spectateur. Sa respiration haletante, venait de se caler sur la légère houle de la seine. Point de repère. Unique marquage de son ancrage dans cette réalité. Il devait respirer. Il devait respirer. Il devait…
Il n’était pas roi, mais prince. Et en cela, il ne pouvait que rarement passer inaperçu. Mais aujourd’hui, il avait fait en sorte. Se fondre dans la masse. Perdant ses habits de lumières pour des apparats digne d’un Paris plus ou moins « médiocre ». Maitre dans l’art des apparences et de la tromperie, il savait comment se perdre dans le moule et ne faire plus aucune vague. Parce qu’il n’avait jamais eu ce besoin de ressentir la pression de la succession et le poids de cette couronne. Parce qu’il n’avait été qu’un nom dans une liste longue d’une succession interminable. Il n’était qu’un détail dans ce tableau de maître où le soleil était sublimé et les tulipes, bien que rougeoyantes, n’étaient pas destinées à atteindre les cieux. Les obscures heures prenaient place, enveloppant la dame de fer dans cette nappe où les démons se tapissaient dans l’ombre. Mais les lumières d’appoints faisaient leurs apparitions. Comme chaque été à Pairs, la musique et la fête régnaient d'une main absolue sur ces rues nappées d’un noir pour le moment irrésolu. Et c’est dans ce coin que l’homme apparaissait. Chassé croisé de deux âmes qui n’attendaient plus pour se rencontrer, l’homme aux cheveux de blés et aux yeux de l’océan semblait l’observer, comme s’il voyait directement son âme. Silencieux, souvent. Il ne paraissait pourtant pas menaçant. Un visage d’ange et un corps d’athlète, là où parfois des idées saugrenues et des fantasmes pouvaient se former dans l’esprit du prince, il savait que cet homme avait tout de réel. Un mouvement. Un simple détournement du regard et il se retrouvait seul une nouvelle fois. Comme abandonné. Seul face à lui-même devant cette étendue d’eau, source de toute magie. Source de ses plus grandes solitudes.
Le Paris qu’il connaissait si bien tentait de s’endormir alors que le ciel commençait à pleurer. Ces larmes fendaient l’air comme des lames sur son âme et pourtant il paraissait imperturbable. Les yeux à leurs tours humides, plongés dans ce fleuve qui bardait la capitale. Les cliquetis des vagues légères contre la roche et les berges berçaient son myocarde endolori par tant de souvenirs. Des larmes au bord des lèvres, pendant que son cœur rouillé de tant d’ecchymoses battait, tambourinait contre sa poitrine. À une vitesse plus ou moins folle. Comme s’il voulait sortir. S’exposer à la face du monde. Parler. S’emporter et déclamer tout ce qu’il a pendant si longtemps gardé enfoui derrière ces pansements qu’on lui avait imposés naguère. Esprit frivole qui se laissait hypnotisé par le son de l’eau, comme une comptine qu'il connaissait déjà bien trop. Il ne pouvait plus dormir depuis plusieurs jours. Prisonnier de démon du passé et d’image d’un autre monde. Comme si tout semblait indiquer qu’il n’était plus totalement maître de lui-même. Plus complètement. Et pourtant sous les feux de sa ville de lumière, il semblait resplendir. Comme si le temps et les affres ne l’avaient pas touché. Comme s’il n’avait pas seulement été béni de la Mère, mais aussi de l’ensemble de l’univers. Âme touchée de la grâce, quand son esprit torturé et tortueux ne faisait qu’expier et exsuder chaque jour des cendreS d’un passé qu’il voulait oublier.
Flamme au bout d’une mèche d’acide borique, il avait toujours détester cette date. Pourtant, comme chaque chose elle n’était reliée qu’aux souvenirs que l’on en avait. Il savait qu’il était en mesure de créer sa propre réalité, son propre monde. Qu’il était l’actionnaire principal de son vécu, de ses émotions, de son ressenti. Et pourtant… Durant ces vingt-quatre heures, il n’était pas plus qu’un gamin, apeuré, retranché dans un souvenir dont il ne pouvait plus se tirer. Dissociation de l’esprit, salvateur pour certain, prison dorée pour tous. Ses larmes brouillaient sa vue, pendant qu’il se donnait l’impression d’être un oiseau en cage, observant la vie comme simple spectateur. Sa respiration haletante, venait de se caler sur la légère houle de la seine. Point de repère. Unique marquage de son ancrage dans cette réalité. Il devait respirer. Il devait respirer. Il devait…
Il n’était pas roi, mais prince. Et en cela, il ne pouvait que rarement passer inaperçu. Mais aujourd’hui, il avait fait en sorte. Se fondre dans la masse. Perdant ses habits de lumières pour des apparats digne d’un Paris plus ou moins « médiocre ». Maitre dans l’art des apparences et de la tromperie, il savait comment se perdre dans le moule et ne faire plus aucune vague. Parce qu’il n’avait jamais eu ce besoin de ressentir la pression de la succession et le poids de cette couronne. Parce qu’il n’avait été qu’un nom dans une liste longue d’une succession interminable. Il n’était qu’un détail dans ce tableau de maître où le soleil était sublimé et les tulipes, bien que rougeoyantes, n’étaient pas destinées à atteindre les cieux. Les obscures heures prenaient place, enveloppant la dame de fer dans cette nappe où les démons se tapissaient dans l’ombre. Mais les lumières d’appoints faisaient leurs apparitions. Comme chaque été à Pairs, la musique et la fête régnaient d'une main absolue sur ces rues nappées d’un noir pour le moment irrésolu. Et c’est dans ce coin que l’homme apparaissait. Chassé croisé de deux âmes qui n’attendaient plus pour se rencontrer, l’homme aux cheveux de blés et aux yeux de l’océan semblait l’observer, comme s’il voyait directement son âme. Silencieux, souvent. Il ne paraissait pourtant pas menaçant. Un visage d’ange et un corps d’athlète, là où parfois des idées saugrenues et des fantasmes pouvaient se former dans l’esprit du prince, il savait que cet homme avait tout de réel. Un mouvement. Un simple détournement du regard et il se retrouvait seul une nouvelle fois. Comme abandonné. Seul face à lui-même devant cette étendue d’eau, source de toute magie. Source de ses plus grandes solitudes.
@MADE BY ice and fire.
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