Encore dans ses appartements, Vasili attend, l'air pensif. Alors qu'il resserre ses boutons de manchette, debout ses mains appuyées contre la table qui lui fait face, il entend les pas de l'employé s'éloigner. Réunion hebdomadaire avec le banquier royal. Il pourrait déjà être parmi les invités à les saluer, mais dit-on un Roi se fait attendre, un Roi se fait désirer, un Roi soumet les autres à son attente et non l'inverse. D'ici quelques minutes il se joindra aux festivités, il ira ravir le coeur de ces dames, satisfaire la curiosité malsaine de la noblesse, afficher son air hautain et fière, celui qu'un Romanov ne doit jamais vraiment quitter, ou du moins lorsqu'il n'est pas seul. Il profite de ces dernières minutes rien qu'à lui, celles qu'il passe sans masque, celles qui lui appartiennent encore avant de se noyer dans le flot d'hypocrisie des soirées mondaines habituelles.

Il passe les portes et alors que les révérences s'enchaînent, c'est un mouvement de tête entendu qu'il adresse à son auditoire en signe de satisfaction. Si bon nombre des têtes ne lui sont pas étrangères, il en cherche une en particulier, celle de sa jumelle. Même s'ils semblent marcher sur un fil suspendu au-dessus du vide, elle reste la seule dont il se satisfait pleinement, la seule qui a une importance à ses yeux. Un employé royal s'adresse furtivement à lui, tout semble prêt il ne manque que le feu vert des monarques qu'ils donneront d'ici quelques minutes.
Si bon nombre viennent lui cirer les pompes, lui adressant quelques doucereuses paroles, Vasili les ignore ou tout au mieux se contente d'un bref hochement de tête. Néanmoins, il retient précisément ceux qui viennent et ceux qui ne le font pas, qui en l'occurence seront dans son collimateur. Une présence attire l'oeil du teigneux, c'est nul autre que la princesse déchue, soeur du feu Empereur avec lequel il a tant joué. Sa présence lui réchauffe le coeur, non pas qu'il l'apprécie, mais la savoir dans le Palais avec nul autre choix que de constater la victoire des Romanov a une saveur qu'il ne trouve nul part ailleurs, celle du contentement, bain d'allégresse, mais aussi celle de la perversion. Un léger sourire se peint sur son visage, trop discret pour être véritablement remarqué. Son esprit vagabonde pour cette fois se diriger vers celle qu'il ne voit pas, son agent. (n'hésitez pas à venir vous adresser à lui)

Résumé:

CORONATION DAY

I SMELL DEATH.

i don't think anyone really understands how tiring it is to act okay and always be strong when in reality you're close to the edge.

Le grand miroir dans sa chambre lui renvoie le reflet d'une jeune femme qu'elle peine à reconnaître. L'envie de hurler le prénom de sa jumelle. Evdokiya. Murmure coincé au fond de sa gorge. Envie irrépressible de tout détruire, d'arracher la robe émeraude qui se teint subtilement de rouge. Demande  que même sa mère n'a pas su balayer d'un revers de main. Elle ne peut pas être la seule à se souvenir. Bientôt, le miroir lui renvoie l'image d'une seconde silhouette. Plus imposante, plus grande. Plus royale. Sa main glisse dans celle de son frère, serre les doigts familiers jusqu'à s'en faire pâlir les veines. Besoin de se sentir en vie. Cœurs et corps brisés pourtant bien vivant. « C'est l'heure. » qu'il murmure, peinant à briser le silence de plomb. Elle n'arrive pas à prononcer un mot Mavka, seulement capable d'un hochement de tête à peine perceptible. L'heure d'affronter ses démons. La tête haute, les épaules droites. La langue acérée et les yeux à l'affût. Serpent venimeux prêt à mordre.

Elle le connaît par cœur ce palais. Son Versailles. Et pourtant elle suit Mavka, bien obligée de marcher dans les pas de ceux qui l'ont précédé. Forcée à se diriger dans la gueule du loup. Elle peine à respirer. L'angoisse gagne du terrain. Et pourtant elle a l'air dans son élément. Sourire de circonstance accrochée aux lèvres. Son bras fermement accroché à celui d'Eskander. Comme si le lâcher signerait leurs arrêts de mort. Elle avance dans ce bal monstrueux, valse dangereuse qu'elle se force à danser. Et son regard s'arrête sur celui qui a tout changé. Empereur de pacotille. Menteur né. Elle en a le sang glacé. Ses pieds ne répondent pu et Eskander avance désormais seul. Rien que quelques pas en avant. Mais Mavka se sent tout à coup vidée de toute son énergie. Deux années n'ont pas suffit à effacer les souvenirs ensanglantés. Le visage fracassé de son frère. Les yeux sans vie de sa sœur. Le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, le souffle court, elle ne remarque pas ses poings serrés. A peine consciente des regards qu'on lui lance. Elle perd toute contenance la princesse déchue.

@MADE BY ice and fire.

résumé:

Elle a le cœur au bord des lèvres, l'humaine, révulsée à l'idée que l'on puisse célébrer une telle journée. Des fragments de vie brisée viennent se heurter à sa rétine, créant des visions macabres et sanguinolente partout où elle pose le regard. Le liquide carmin dégouline des dorure, souille les murs, les draperies et autres extravagances élevées à la grandeur de régicide. Un battement de cil, un battement de cœur, la scène d'horreur laisse place à une splendeur qui lui file la gerbe. Elle se tient à l'écart la môme, échappe à la marée humaine qui se presse pour saluer l'usurpateur. Elle inspire et expire, profondément, elle détourne le regard de @Vasili Romanov, se remémorant les circonstances de leur dernière entrevue. Elle s'échappe, laisse tout ces autres prendre la place dont elle ne veut pas. Elle va s'adosser à un mur, pour toiser à distance ce spectacle écœurant. Elle a du mal à respirer, enfermer dans l’étoffe d'une robe luxueuse, loin des tenues que la chasseresse revêtis au quotidien. Ses mains viennent se poser contre son ventre, essaye de dé-serrer ce tissus qui l'empêche de respirer... A moins que ce soit cette situation sordide qui ne soit responsable de son malaise. L'âme vagabonde, étrangère et pourtant, parfaitement à sa place. Elle se calque parfaitement dans le décor, sans que nulle ne se doute des idées nauséabondes qui lui transperce le cœur, lui abîme l'âme. Qu'ils crèvent, ces faux rois.

résumé :
- Avalon se tient à distance, elle observe, rumine sans en avoir l'air.

Spoiler:

Le geste malencontreux fait tomber un objet étincelant, brillant juste devant le bout de ses chaussures, que le propriétaire s'empresse de récupérer. Il n’y a pas de soucis, ces bijoux sont fait pour être résistants, sinon je ne les vendrai pas si cher ! Je suis Alexandre Deauclaire, enchanté. L'étranger affiche un sourire agréable, une mine avenante qu'Anatoli pense avoir déjà vu çà et là au cours de regroupements mondains. Peu surprenant, considérant que la fête organisée ce soir au nom des Romanov couronnés n'est ouverte qu'à la portion la plus distinguée de la société du Paris blanc. Pour autant, il ne pense pas avoir déjà échangé avec l'inconnu, et de son identité, seul le nom de famille, associé aux Albignac, lui est familier; mais, comme beaucoup de ces soirées passent dans une virevolte enchaînée de conversations insipides, il n'est pas impossible non plus qu'ils aient déjà entretenu une discution trop superficielle pour avoir été retenue par sa mémoire. Or, la confirmation vient de suite : Vous vous appelez Anatoli c’est ça ? Il me semble vous avoir déjà vu, mais je ne crois pas que nous avons été encore présentés. Anatoli se garde à peine de soulever un sourcil, quelque peu surpris que l'inconnu connaisse son prénom. Pas qu'il passe nécessairement inaperçu, mais la plupart des nobles qui s'adressent à lui ne semblent que connaître son nom de famille—tout au plus sa position privilégiée au sein même du clan Turgenev. Avec une politesse instinctive, il incline tout de même la tête avec un léger sourire courtois. Anatoli Turgenev, oui. Enchanté de faire officiellement votre connaissance. Son regard insiste un moment sur le bijou victime de sa mésaventure: une paire de boucle d'oreilles joliment agrémentée de diamants. Je m'en serais voulu d'avoir privé votre collection d'une telle pièce. Vous en trouverez rapidement preneur ce soir. L'amiabilité de son interlocuteur le surprend et l'intrigue, puisqu'il s'attendait plutôt à devoir essuyer quelque insulte après un tel faux pas. Après tout, nombreux convives se seraient emportés suite à un tel incident; d'autant plus un bijoutier donc il s'agit là de précieuse marchandise.

résumé: